Comme un oignon

Je vis actuellement dans les Alpes et si je bénéficie d'un panorama magnifique, il n'en n'est pas moins vrai que parfois, il peut faire froid, voir très froid à plus de 1 100 m d'altitude.

L'hiver dure vraiment du mois de novembre à fin mars.
Il n'est pas rare que les premières chutes de neige débutent fin novembre - début décembre et que la couche de poudreuse tienne jusqu'en avril. Ces deux dernières années, on en a eu plus d'un mètre sans forcer.
Après au niveau des températures, on est très souvent négatif même en pleine journée. L'ensoleillement n'est que de courte durée (jamais plus de 3 à 4 h au plus fort de la "mauvaise saison"). Les sommets nous servant de paravents... Le matin, quand on part à l'école avec les filles, il nous arrive de marcher dans la ville déserte par - 18°. Cela peut durer quelques jours à plusieurs semaines. Mais en moyenne, on tourne vers les -10° / -8°.

Je suis du genre frileuse et je ne pensais pas qu'il serait aussi facile de s'adapter à de telles températures et pourtant ! Je survis très bien dans mon congélateur géant !

Mon secret ? Je vais vous le donner.

Déjà, il faut dire que la plupart du temps quand les températures descendent très bas (j'ai connu un -24°), la chance qu'on a, c'est qu'il s'agit surtout d'un froid sec.
Alors oui, j'ai eu mes cils qui se sont collés avec la vapeur que je pouvais rejeter. Ou alors ils étaient très alourdis par des cristaux de glace qui s'étaient formé. Oui, j'ai eu froid aux oreilles ou aux doigts, mais rien de trop terrible. J'ai surtout eu froid aux jambes car oui, un jean n'est pas le pantalon le plus chaud qu'on puisse trouver. Et puis, je m'étais refusée à y mettre un collant par dessous car pour marcher longuement, c'est moyen. M'enfin en bougeant, cela reste vivable durant une heure.

Pour résister au froid ordinaire, je sors avec un débardeur en coton sur lequel je porte un petit pull ou un tee-shirt manches longues, une paire de jean, des chaussettes en coton, une écharpe, une petite paire de gants, parfois un bonnet et une veste de ski légère, mais imperméable en cas de chute de neige et qui coupe un peu le vent. Voilà, c'est tout avec aussi une bonne paire de chaussures chaudes et anti-glisse.
Il arrive que je rajoute un petit pull quand le froid est plus extrême et je me couvre la bouche, voir le nez.
En bref, mon secret, c'est de jouer à l'oignon. Plutôt que de mettre un seul et très gros pull, je superpose les couches plus légères et en matière naturelle comme le coton, la laine, la soie. Cette superposition permet d'emprisonner un peu d'air entre chaque couche de vêtements et cela joue un rôle d'isolant naturel.

J'applique la même technique lors de mes voyages afin de pouvoir vite me dévêtir quand je suis dans des lieux plus chauds ou qui sont plus venteux. C'est ce que je redoute le plus.
Mais une chose est certaine, je préfère mes -18° ici par temps sec qu'un + 5° avec un mistral qui vous pénètre de partout qui me laisse tel un glaçon sur le macadam !!!