mercredi 17 avril 2013

Nos déchets valent de l'or

                                  


Nos grands-parents produisaient peu de déchets car fautent de moyens et/ou par éducation, on usaient jusqu'au bout ou on recyclait en détournant l'utilisation de l'objet en question ou encore on réparait, récupérait des pièces encore en bon état etc...
Aujourd'hui, on consomme à tour de bras et on recycle peu. On se laisse berner par le désir consumériste et puis, les industriels nous ont bien cernés car rien n'est presque réparable. (Voir mon billet sur ce thème déjà abordé). Le pire dans ce constat, c'est qu'il serait possible de faire mieux, voir de produire 0 déchet. 

"A quoi un détritivore consacre-t-il sa vie ? A digérer des débris et les transformer pour que les autres en profitent. Bref, à boucler la chaîne alimentaire. A quoi ressemble-t-il ? A un lombric. Ou à Tom Szaky, tignasse ébouriffée, baskets et gilet froissé à capuche. Avec son entreprise TerraCycle, ce Canadien d’origine hongroise veut «éliminer la notion de déchet». Bref, boucler la boucle économique en recyclant tout ce que notre civilisation consumériste déclare «non recyclable». Vraiment tout. Stylos, paquets de chips, gants d’hôpitaux, chaussures, chewing-gum, couches ou mégots, Tom se charge d’une centaine de produits trépassés.

«Techniquement, tout est possible. Pourtant, l’immense majorité de nos déchets - 5 milliards de tonnes par an dans le monde - est incinérée ou mise en décharge, parce que c’est moins cher, dit-il devant son cappuccino et son croissant parisiens. C’est aberrant : ils valent de l’or ! La nature, elle, le comprend. Elle ignore le mot "déchet", c’est une invention de l’homme moderne.»

...

Désormais star du green business, Tom en connaît tous les acteurs. «C’est un tout petit monde. Je suis à la fois content, choqué et déprimé de ne pas avoir de concurrents.» Autoproclamé «écocapitaliste», il reste persuadé que l’entreprise est un levier de changement social et environnemental majeur : «Mon but n’est pas d’engraisser mon compte en banque. J’adore bousculer les grands groupes, les amener à repenser leur système. Ça, c’est grand.» Et d’illustrer son propos avec l’industrie des clopes. En huit mois, TerraCycle a persuadé les «Big Tobacco» de signer un programme de collecte dans 10 pays (la France, c’est pour dans quelques mois). Au Canada, sans promotion, il reçoit déjà un million de mégots par mois. «C’est incroyablement plus puissant que de protester ou rejoindre une ONG», jubile Tom.
Que les marchands de mort s’achètent ainsi une vertu, ce n’est pas un peu limite ? «Il vaut mieux qu’ils dépensent leur argent comme ça plutôt qu’en sponsorisant une course de F1. Franchement, chaque produit crée un problème. La vraie réponse, c’est : "Si tu ne veux pas de déchets, arrête d’acheter des trucs."» Tom Szaky fait toutes ses courses sur eBay, en version durable et seconde main. «In fine, ce ne sont pas des entreprises comme la mienne qui résoudront le casse-tête des déchets, ce sont les consommateurs.» D’ici là, TerraCycle a du boulot. Son prochain grand défi pour prouver qu’il peut vraiment tout recycler ? Les tampons et serviettes hygiéniques. Usagés, évidemment. Détritivore rime aussi avec gore. Et alors ?"

Extrait d'un article de Libération du 15 avril 2013. (Cahier ecofutur)

J'ai toujours pensé que l'on pouvait être écologique et en même temps développer l'économie. Tout est question de bon sens, de volonté et aussi de gros sous au départ, c'est vrai. Mais le plus important, c'est que c'est possible.




En attendant, on peut aussi revoir notre manière de consommer car oui, c'est nous qui avons le pouvoir final même on veut nous le brimer pour faire encore plus de profit. loi du marché oblige que l'on peut infléchir en achetant plus de seconde main. Pratique aussi bonne pour notre porte monnaie que pour la planète. On y trouve même un sacré plaisir, parole d'une habituée qui en redemande. 

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